L' église Saint-André

L' église actuelle est constituée d' une nef romane construite vers l'an Mil ( ce qui en fait vraisemblablement l' édifice roman le plus ancien de Normandie ) édifiée sur les fondations de l' ancienne cathédrale du V° siècle détruite par les Normands qui elle-meme avait été construite sur les ruines d' un temple gallo-romain, et d'un choeur gothique du début du XV° siècle qui était le début d'un ambitieux projet de reconstruction totale brutalement interrompu par le décès en 1521 de la donatrice Marguerite de Lorraine, duchesse d' Alençon.
A l' intérieur, on peut admirer un riche mobilier provenant en partie d' églises disparues après la Révolution ( Chauffour, Saint-Arnoult, la Briqueterie ) et de l' ancien prieuré N-D des Loges. Dans le choeur, on peut notamment admirer le retable du XVII° siècle en marbre rouge et noir avec les statues de St Pierre et Saint Paul en terre cuite de la meme époque, rares exemples subsistants de l' atelier des moines de l' abbaye toute proche de Silly-en-Gouffern.
Dans la nef aux piliers cruciformes, on peut voir dans les bas-cotés les statues en bois polychromes du XV° siècle de Saint Clair et de Saint Arnoul ainsi qu' une Piéta en pierre du XVI° siècle près des fonds baptismaux.
Des statues sulpiciennes de la fin du XIX° siècle de Saint Godegrand et Sainte Opportune, placées au pied de la tribune provenant du prieuré, rappelle le souvenir d' un éveque de Sées et de sa soeur fondatrice de l' Abbaye d' Alménèches, enfants d' un Comte d' Exmes du VIII° siècle.

Le Grenier à Sel.

Derrière le chevet de l' église, on peut toujours voir les anciens batiments du grenier à sel créé vraisemblablement après la fin de l' occupation anglaise en 1449 et qui sera supprimé en 1770 et transféré à Gacé.
L' actuelle école maternelle occupe en partie les anciens locaux administratifs du 17° siècle et à droite s' élève le grenier proprement dit qui sera transformé et agrandit pour devenir le presbytère jusqu'en 1830 puis une maison d' habitation. Cette construction, très remaniée à la fin de l' Ancien Régime, est difficile à dater mais pourrait remonter au 16° siècle.
Le grenier à sel d' Exmes qui fut le deuxième de Normandie, pouvait contenir jusqu' à 60 muids ( soit environ 150 m3 ) de sel.

La Butte des Cavaliers.

Dans la cour de l' ancien grenier à sel, on peut apercevoir une importante levée de terre dite Butte des Cavaliers qui se prolonge jusqu' à la Grande Rue. C'est le vestige des anciens remparts de terre élevés par les Romains pour protéger le castrum d' Oximum sur son coté Est qui était le seul sans défenses naturelles. Il faut l' imaginer surmontée de palissades en bois et encadrée au nord et au sud de portes également en bois surmontées de tour de guet. Le mot «cavaliers» est vraisemblablement une corruption de «castelier» ( du latin castrum ).

Le Moutier Saint Andrieu.

Le coté sud de la Place de l' Eglise est bordé par les restes d' un ancien couvent sur lequel on possède peu de renseignements sinon qu' il aurait été fondé par Saint Mérald au 8° siècle. Les parties les plus anciennes actuellement visibles construites en colombages semblent remonter au 16° siècle. Les batiments sont aujourd'hui partagés en trois propriétés particulières.

La Dame aux Camélias.

Dans la Grande Rue, près du Crédit Agricole, on peut toujours voir facilement reconnaissable à son grand porche ( ou l'on voyait encore avant-guerre l'inscription: «ici on loge à pied et à cheval» ), l'ancienne Auberge Denis ou Alphonsine Plessis, future Dame aux Camélias, fut servante en 1839. On dit qu' elle y revint discrètement accompagnée de son protecteur le Duc de Narbonne-Pelet propriètaire du chateau de la Roche tout proche.