icotit picture Normandie Web : Rouen
Région : Haute-Normandie || Département : Seine-Maritime || Canton : Rouen || Habitants : 105470 || Auteur : Jean Braunstein - brjean@club-internet.fr

Curiosités :

Accueil : Seine-Maritime : Canton de Rouen : Rouen : Histoire de Rouen : Rouen dans l'Antiquité

Rouen dans l'Antiquité

[ Rouen ]
[ Histoire de Rouen ] [ Rouen dans l'Antiquité ] [ Rouen au Moyen-Age ]
Site original : http://www.multimania.com/jbraun/Normandie/Rouen/His-Rouen1.htm L'EPOQUE GALLO-ROMAINE
QUELQUES DATES
vers -9000/-6000 premières traces de présence humaine
vers -5000 premiers agriculteurs-éleveurs
vers-900 les habitants utilisent des pirogues
début du 1er s. après J-C fondation de Rotomagus par les Romains
2ème siècle après J-C apogée de la ville gallo-romaine
2ème moitié du 3ème siècle les grandes invasions touchent Rotomagus
4ème siècle première cathédrale
385-410 épiscopat de Saint Victrice, premier évêque
Rouen bénéficie d'un site favorable : une terrasse alluviale non inondable sur la rive droite de la Seine, avec deux vallées permettant une pénétration vers les plateaux, la vallée du Cailly à l'ouest et la vallée du Robec à l'est. De plus, Rouen se situe à la limite de l'influence maritime et de l'influence fluviale (la marée remonte jusqu'à Rouen ) et les îles de la Seine permettent de traverser à cet endroit.
Le site est occupé depuis très longtemps : on a découvert des ossements de renne et des outils du paléolithique qui ont plus de 35 000 ans, des céramiques des premiers agriculteurs du 6ème millénaire et une pirogue de 900 av JC, époque à laquelle des villages d'agriculteurs sont installés le long du méandre. L'EMPIRE ROMAIN Carte de l'Empire Romain Statue d'Auguste (On pense que les Romains ont fondé Rotomagus à l'époque d'Auguste C'était le chef lieu de la cité des Véliocasses, dans la Gaule belgique (Véliocasses = Vexin, l'autre grande cité était Juliabona, pour les Calètes = Caux ) ; on a retrouvé des céramiques de l'époque de Tibère. On a mis à jour des vestiges des quais romains, construits entre 5 et 3 avJC, puis reconstruits vers 50 apJC. Les quais sont à 150 m au nord et à 10 m de profondeur par rapport à aujourd'hui (station Théâtre des Arts). Les fouilles permettent de distinguer la trame de la voirie : le cardo (axe Nord-Sud des villes romaines) correspond à la rue Grand Pont et la rue des Carmes. Le tracé du décumanus (axe Est-Ouest) est moins facile à repérer, mais doit suivre, au moins en partie la rue Gros Horloge. Les rues étaient empierrées et faisaient entre 5 et 10 m de large, les trottoirs étaient protégés par des portiques. Les fouilles ont permis de repérer des commerçants (orfèvre, boulanger, boucher) et des maisons privées. LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES RECENTES A ROUEN
Plan de Rouen 1. Espace du Palais
2. rectorat
3. rue des Carmes
4. rue Socrate
5. rue Revel
6. rue Bourg-l'Abbé
7. rue Jeanne-d'Arc, puits Saint André
8. rue Jeanne-d'Arc station "Théâtre des Arts"
9. place Foch, station « Palais de Justice »
10. rue de Crosne
11. bd de la Marne, collège Barbey -d'Aurévilly
12. rue Saint-Hilaire
13. place de l'Hôtel-de-Ville
14. place de la Pucelle.
Source : Archéologia numéro 322, avril 1996
Rouen, rive droite: localisation des Fouilles réalisées entre 1992 et 1995.
En orange trame urbaine contemporaine.
En noir tracé du castrum et de la dernière enceinte médiévale.
a. Château ducal édifié vers la fin du X s.
b . Château de Philippe-Auguste, début du XIIIè S., érigé sur l'emplacement de l'amphithéâtre gallo-romain;
c. vieux Palais, château anglais, début du XVè S. Document Y. Perrier, DRAC.
LES MAISONS Les maisons étaient des maisons à pans de bois sur solins, avec des murs de torchis, comme les maisons normandes d'aujourd'hui, car on utilisait les matériaux disponibles : le bois des forêts proches et l'argile du fond de la vallée. Le sol était en terre battue ou en silex, les murs étaient parfois décorés d'enduits peints. A la fin du 1er siècle, la ville s'étend et on construit des insulae ( immeubles de plusieurs étages) et des maisons en pierre avec cours intérieures. On a trouvé place Foch une maison de pierre comprenant des thermes de 1500 m2 au sol et comprenant un étage. L'APPROVISIONNEMENT EN EAU La ville possédait alors un réseau d'adduction d'eau mais pas d'aqueduc. En haut de la ville, on utilisait les sources qui jaillissent au pied des couches calcaires, dans la ville basse, on creusait des puits et on bâtissait des fontaines monumentales. L'APOGEE DE ROTOMAGUS Sous les Sévères (193-235), la ville atteint son maximum avec 80 ha. Elle possède alors un amphithéâtre ( au niveau du Donjon ), de vastes thermes près du forum, sur lequel se trouve probablement un temple, dont on n'a retrouvé que quelques statues et colonnes. On a retrouvé place de la Pucelle un vaste ensemble de 9000 m? donnant sur la Seine, comprenant une fontaine monumentale, situé dans une zone marécageuse le long d'un voie ; on pense qu'il s'agit de la demeure (et d'entrepôts ?) d'un armateur. Les morts étaient enterrés à l'extérieur des villes romaines, dans des nécropoles. A Rouen, les deux qui nous sont connues sont celles de la place Beauvoisine et celle de la rue St Hilaire, où coexistent inhumations et incinérations. LE DECLIN DE ROTOMAGUS A partir de la seconde moitié du 3ème siècle commencent les premières grandes invasions en Gaule. Elles entraînent dans certains endroits une diminution de la population et un repli des villes, qui doivent se protéger en construisant des enceintes, qui n'existaient pas dans la période précédente, celle de la "paix romaine". La trace de ces invasions est attestée à Rouen. Dans le courant du 3è siècle, les quartiers périphériques furent abandonnés et la ville se rétrécit dans une enceinte carrée : c'est un castrum, c'est à dire un camp militaire. Cette transformation est la conséquence des premières invasions qui déferlent sur la Gaule. Juliobona décline et Rouen devient la capitale de la civitas Rotomagiensis, qui regroupe les Véliocasses et les Calètes, puis lors de la réforme de Dioclétien (284-305), la ville devient la capitale de la Seconde Lyonnaise. Le rempart nord, trouvé à l'espace du palais, date de la fin du 3è siècle. On a utilisé pour le bâtir des pierres prises sur un mausolée d'une hauteur de 30 m, élevé vers 210. Il était destiné à recevoir toute la familia (famille + esclaves + affranchis) du commanditaire, pour des banquets et comme sépulture. Ce mausolée devait occuper 3000 m? et être visible de la Seine : il montrait le prestige de la familia. Après le 3è siècle, on constate que l'angle nord-ouest du castrum n'est plus habité (espace du palais), que la grande villa de la place Foch a été incendiée et non reconstruite. On bâtira sur ses ruines une église, St Jean de la Renelle. La ville va subir une éclipse, comme toutes les villes gallo-romaines. La fin de la période romaine correspond à la christianisation massive de l'Empire Romain : le christianisme, toléré depuis l'édit de Milan de l'empereur Constantin en 313 devient en 393 sous l'empereur Théodose la seule religion autorisée dans l'Empire Romain. A Rouen, c'es l'époque de la construction de la première cathédrale et du premier évêque de la ville, Saint Victrice.

[ Histoire de Rouen ] [ Rouen dans l'Antiquité ] [ Rouen au Moyen-Age ]
Site original : http://www.multimania.com/jbraun/Normandie/Rouen/His-Rouen1.htm