De "burg", d'origine germanique, qui dŽsigne un lieu fortifiŽ, et d'un ŽlŽment qui le dŽtermine: le terme Montebourg pourrait tre un raccourci pour "le bourg o l'on monte". Le site de Montebourg, commente RenŽ Lepelley, professeur ŽmŽrite de dialectologie normande de l'UniversitŽ de Caen, s'Žlve ˆ environ 70 m au-dessus du niveau de la mer, alors que Valognes, ˆ cinq kilomtres de lˆ, n'est qu'ˆ 35 m.
Saint Jacques, dit le Majeur, fils de ZŽbŽdŽe et de Marie SalomŽ, premier ap™tre martyr, dŽcapitŽ en 44 (Evangiles, Actes des Ap™tres, lŽgende dorŽe de Jacques de Voragine). Fte de 25 juillet. Montebourg avait, avant la RŽvolution, un office particulier approuvŽ par l'Žvque de Coutances, pour cette fte ˆ l'Žglise. Montebourg conserve d'ailleurs plusieurs statues de son saint patron reprŽsentŽ en plerin: un saint Jacques de trs belle facture en pierre calcaire du XIVe sicle au portail de l'Žglise (MH); un saint Jacques en pierre calcaire du XVe sicle, caractŽristique de la sculpture populaire du Cotentin, au presbytre; une statue en alb‰tre anglais du XVe sicle (MH), adossŽe ˆ un pilier de l'arc triomphal de l'Žglise, ˆ l'entrŽe du chÏur; un saint Jacques en pl‰tre plein (vers 1860) au chevet du chÏur de l'Žglise.
La Saint-Jacques, le week-end qui prŽcde le 25 juillet, avec couronnement de la statue de Saint-jacques sur le parvis de l'Žglise par un enfant de la communion (idŽal s'il s'appelle Jacques): c'est une cŽrŽmonie trs ancienne (reliquat d'un Mystre mŽdiŽval, selon Denise PŽricard-MŽa, responsable de recherche de l'Union franaise des Amis de Saint-Jacques) et aujourd'hui unique en Europe. A cette occasion, se montrent en grand costume les membres de la "ConfrŽrie gastronomique des Chevaliers de Saint-jacques", qui n'a rien ˆ voir avec une confrŽrie charitable ou de dŽvotion, mais qui promeut avec jovialitŽ les coquilles saint-jacques (que l'on pche sur les c™tes du Cotentin) et les tripes et pieds de cochon, solides spŽcialitŽs que les auberges de Montebourg prŽparaient pour les Žleveurs lors des foires d'hiver, notamment ˆ la Chandeleur.
2 201 habitants au recencement de 1999; 2 277 en 1990. Tendance: baisse de 3,3%. Mais les communes riveraines, Saint-Floxel et Eroudeville, comblent gŽnŽreusement la perte de 76 habitants du chef-lieu (Montebourg est d'ailleurs un des cantons ruraux qui progressent entre 1990 et 1999).
Les Montebourgeois portent le sobriquet de "Cassins". Ils le portent aujourd'hui firement comme une distinction. Mais le sobriquet au sicle dernier (et jusqu'ˆ la guerre) Žtait volontiers malveillant: "Cassin" rappelle la vie de Saint Beno”t, fondateur des bŽnŽdictins. Or, le bourg dŽpendait des moines de l'abbaye de Montebourg, sise ˆ ses portes, et Cassin signifiait "fils de moines", autrement dit "b‰tards". La plaisanterie venait des Valognais et servait dans les bagarres dignes de la Guerre des boutons que les gamins des deux citŽs se livraient le jeudi dans les bois de Saint-Cyr, ˆ mi-chemin des deux clochers. Les Montebourgeois rendaient aux Valognais la monnaie de leur pice en les appelant "les b'veux de lait sž", les buveurs de lait sžr, c'est-ˆ-dire de ce liquide qui reste quand on a barattŽ la crme pour obtenir le beurre. Traduction: ils sont si pingres qu'ils prŽfrent boire ce qu'on donne ordinairement aux cochons plut™t que de perdre un sou sur la transformation du lait! Ah! ses douceurs entre communautŽs proches au temps des diligences!
Aux Žlections prŽsidentielles de 1995 :
Inscrits : 1 397.
1er tour :
2me tour : Chirac: 53,8%. Jospin: 46,2%. Abstentions: 17,5%
Aux europŽennes de 1999: Les chasseurs (CPNT) font 18,3%. Abstentions: 56,3%.
Le camp gaulois du Mont Castre.
L'Abbaye Notre-Dame de l'Etoile (XIIe-XIXe sicle): ancienne abbaye bŽnŽdictine dŽtruite ˆ la RŽvolution, abbatiale reconstruite sur les bases des murs d'origine entre 1892 et 1933, sur le modle architectural de l'abbaye de Saint-Georges de Boscherville dans la vallŽe de la Seine (abbaye qui avait ŽtŽ consacrŽe vers 1150, dans les mmes annŽes que l'abbaye de Montebourg). Au Moyen-Age, l'abbaye possŽdait plusieurs prieurŽs et domaines en Angleterre, dans l'ële de Wight, le Dorset, le Devon, le Berkshire, et l'abbŽ Žtait chanoine de Salisbury: il avait sa stalle dans le chÏur de la cathŽdrale et une maison canoniale dans l'enclos. Aujourd'hui, l'abbaye est un collge doublŽ d'un lycŽe agricole avec une ferme d'Žlevage et un centre national de formation adulte en vachers (stages pour l'utilisation des machines ˆ traire). C'est aussi un centre d'accueil pour stages, sŽminaires et sŽjours de vacances.
L'Žglise Saint-Jacques, construite entre 1318 et 1329 sur ordre de l'abbŽ bŽnŽdictin Pierre IV Ozenne. Modle par excellence d'une Žglise moyenne du Cotentin du premier tiers du XIVe sicle, avec, ˆ la croisŽe du transept, sa tour couronnŽe d'une flche de pierre, caractŽristique des Žglises normandes. Vitraux modernes de 1961, dont la grande verrire du chÏur consacrŽe ˆ Saint-Jacques. Elle a succŽdŽ ˆ une Žglise plus modeste dŽjˆ consacrŽe ˆ Saint-Jacques, qui avait ŽtŽ ŽdifiŽe au XIIe sicle, mais trop modeste pour une population qui, gr‰ce au dŽveloppement Žconomique du bourg autour de ses foires et marchŽs octroyŽs par G"uillaume-le-ConquŽrant", Henri 1er Beauclerc et Henri II Plantagent, et autour de son artisanat du cuir, avait pu atteindre les 1 500 habitants juste avant la Guerre de Cent Ans et la grande Peste. Le vocable Saint-Jacques fait de cette Žglise l'un des rares sanctuaires paroissiaux consacrŽs ˆ l'ap™tre dans la Manche. Il s'explique (comme ˆ Saint-James, dans l'Avranchin) par la situation de Montebourg sur le chemin vers "Le Mont-Saint-Michel" et Compostelle que les plerins anglais empruntaient aprs avoir traversŽ la mer de la Manche entre Portsmouth et "Barfleur" (une voie qui a perdurŽ plus de cinquante ans au-delˆ de la perte de la Normandie par la couronne d'Angleterre en 1204).
Les remparts du XIVe sicle, du temps des Navarrais et de l'occupation anglaise vers 1375. Echauguettes.
Le quartier ancien de la Foulerie au bord de la rivire la Durance (XVe-XIXe sicle): anciennes tanneries et teintureries.
Architecture de la Reconstruction (1950-1960): le bourg a ŽtŽ pilonnŽ par l'artillerie US de marine le 8 juin 1944; et les Allemands ont mis le feu aux maisons ˆ l'aide de bouteilles incendiaires avant de se replier sur Cherbourg dans la nuit du 18 au 19 juin 1944.
Albert Plerin, garagiste, nommŽ par les AmŽricains en juillet 1944 (juste avant que le gŽnŽral De Gaulle interdise cette pratique des libŽrateurs). Il succŽdait ˆ Eugne Ruet, ancien tanneur. Il a ŽtŽ conseiller gŽnŽral jusqu'en 1964, et maire de Montebourg jusqu'en 1965.
Henri Le Cacheux, maire de 1965 ˆ 1989, conseiller gŽnŽral de 1964 ˆ 1976, puis de 1982 ˆ 1988.
Alain Huraux, kinŽsithŽrapeut, maire de 1989 ˆ 1995.
Louis Le Cacheux, agriculteur retraitŽ, neveu de Henri Le Cacheux, maire en 1995.